Celle qui avait envie de Glace || Kaleigh&Zelina.

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Pff. Journée de cours à la noix moi j’dis, franchement à quoi bon étudier pendant des heures, pour comprendre qu’un mot en espagnol ne veut pas dire exactement ça. Bref, je vous assure que mon cours d’histoire et de culture étrangère était la bienvenue, j’avais passé ma matinée à bucher sur un sujet en Italien, et mon après-midi à comprendre de la culture étrangère, bref en reprenant le bus et le tramway aujourd’hui, j’étais soulagée, mon sac gris sur l’épaule. Presque chez moi, j’avais même eu le temps d’envoyer un message à Lexie pour lui dire de passer demain, et qu’on fasse une petite fête avant le Weekend, enfin le vendredi soir quoi. Juste boire un coup et se remémorer des souvenirs de familles, entre nous, juste quand j’étais avec eux. Ah de bons souvenirs, différents de ces nuits d’horreur que j’avais passé dans ma chambre avec mon géniteur. Cauchemar qu’il m’arrivait encore à faire certaines nuit, brrrr ! Horreur, vraiment, j’avais encore du mal à être « normale » comme une jeune femme de 22 ans avec les garçons, distante & méfiante, incapable d’être proche d’eux. Et pourtant, il y avait Alec, lui je l’aimais. J’en étais sure, malgré cette voix stupide dans ma tête, je l’aimais, mais une barrière m’empêchait d’aller encore plus proche de lui. Bref, stupide passé je vous assure.

Bref, remontant mon sac correctement sur l’épaule, je marchais tranquillement de l’arrêt jusqu’à mon appartement où je logeais avec ma chère & tendre cousine, Kaleigh. Deux ans de mon ainée, je devais avouer que je m’entendais plutôt très bien avec elle, et c’était un plaisir de loger avec elle. En plus, se remémorant, le voyage qui nous avait rapproché, l’Espagne, voyage linguistique, et la famille de barje où nous étions tombés, en trois semaines, nous avions fait le tour de l’Europe. Un rêve pour une gosse de quatorze ans, je dois l’avouer, et pour tout dire, j’avais adoré, surtout à rire avec Kaleigh, parlant notre langue maternelle, finalement je n’avais pas vraiment amélioré mon espagnol XD, et puis, ma mère n’avait rien dit. Je lui avais juste précisé que j’avais beaucoup comment dire, je m’étais beaucoup plu là bas. Elle m’avait cru. Je ne savais pas vraiment si elle voulait vraiment que je me change les idées là bas après le procès et tout, ou bien juste pour que je progresse vraiment en Espagne, mais ma réponse lui avait convenu. Et nous avions repris les cours. Aujourd’hui avec vingt deux ans dans la face, je devais avouer que j’étais partante pour une nouvelle aventure dans ce genre, même si personne ne savait réellement ce que nous avions fait là bas, étant donné que tout le monde pense que j’ai vu la Cathédrale de Barcelone jamais finie et compagnie.

Montant la cage d’escalier, je poussais la porte de mon appartement. Remarquant qu’il y avait les affaire de ma cousine.

♦ Zelina ♦ « Niark ! J’te propose soirée… HOUSE ! Avec pot de HäagenDaaz à la vanille ou bien ce que tu veux pour compléter ! »

**K.L.C** Sometimes, crazy's alright!

- AAAAAAAAAAhhh! Bordel de merde de hijo de puta de caniche mexicain peroxydé!

J'avais mal. Très mal. A chaque fois que j'arrachais une de ces atroces bandes de cire de mon maillot, et ce depuis ma plus profonde adolescence, je découvrais de nouveaux aspects de la douleur et forcément, mon cerveau se sentait obligé d'innover avec des jurons inédits adaptés à la situation. Aujourd'hui, c'était le caniche latino-américain peroxydé qui l'avait emporté sur le ragondin des rivières. Je ne m'interrogeais plus sur le pourquoi depuis bien longtemps, les voies de mon subconscient étant pour l'instant vraiment impénétrables. Par contre, ce que je me demandais c'était pourquoi diable avais-je eu l'idée de m'infliger une telle torture.. Ce n'était pas comme si j'avais le temps d'aller exposer mon anatomie devant qui que ce soit et la mode du body sans rien en bas... Et bien disons que ça me fait bien marrer sur les autres. Juste sur les autres.

Alors que j'étais en train de sautiller autour de mon lit telle une sorcière invoquant la pluie (ou plutôt l'anesthésie, en l'occurrence), j'entendis la porte de mon appartement s'ouvrir. C'était probablement Zelina, ma super colocataire slash cousine qui rentrait de la fac. Zelina, mon autre cousine Lexie et moi étions proches depuis fort longtemps, à tel point que nous nous considérions plus comme des soeurs que comme de simples cousines et même si Lexie habitait ailleurs, elle squattait tellement fréquemment chez nous qu'on avait parfois l'impression de vivre toutes les trois ensemble. Bref, on était un peu les trois mousquetaires version féminine ou les Totally Spies, au choix. Quoi qu'il en soit, j'étais contente de voir Lina arriver. Après avoir vécu cinq ans seule, c'était franchement agréable d'avoir l'impression de rentrer chez soi, en famille, et d'avoir quelqu'un à qui parler et raconter sa journée, autre qu'un canard rose vibrant bien entendu. Et quand elle me proposa une soirée série télé/crème glacée, je me dis que ma cousine adorée était vraiment la coloc dont tout le monde rêve.

- QUELQU'UN A DIT HAAGEN DAZS?

Je rangeai aussitôt mon matériel de torture et débarquai dans le salon de l'appartement entrejambe en feu, bande de cire à la main et cuisses écartés au maximum l'une de l'autre, ce qui me donnait une allure particulièrement hilarante. Je m'en foutais, Zelina m'avait déjà vu dans de bien pires postures. Après m'être débarrassée du déchet dans la poubelle de la cuisine, je regagnai le salon et me laissai tomber lourdement sur le canapé.

- Je ferais l'autre côté demain, House ne m'en voudra pas! Hein Avogadro?

Je tournai la tête vers mon lapin d'appartement qui bouffait sa carotte dans sa cage et qui n'avait apparemment rien à foutre de mon existence. Sale goinfre d'adorable petit herbivore. Je ne pouvais toutefois pas en vouloir plus de cinq secondes à cette petite boule blanche tellement mignonne. Après ce moment de communion solennelle avec mon lapin, je tournai le regard vers Lina.

- Pas trop crevée miss?

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Les poils de Kaleigh & ses insultes presque aussi surprenantes les une que les autres. J’étais habituée, mais ça me faisait toujours autant sourire. Surtout son innovation et ses nouveautés. Ah j’aimais ma colocataire, toujours en train de faire ces réflexions étranges. J’avais passé uniquement l’entrée que j’avais entendue l’insulte. J’avais aussitôt élevé la voix pour annoncer mon envie de glace, et ça avait fait l’effet d’une bombe en voyant ma cousine débarquant dans une démarcher très peu éloquente. Ah mais c’est pour ça que je l’aimais pour son naturel. Et puis elle était la seule avec Lexie dans la famille à réussir à me suivre dans mes délires parfois assez surprenant, comme quand j’avais 16 ans et que je m’étais mise en tête de ne manger que des légumes exclusivement vert et bio ! Autant dire que ça avait dur de tenir, surtout avec Louka, mais j’avais tenu, deux jours ! Après ? Je m’étais remise aux OGM que notre pays nous sert. Mais peu importe après tout, c’était avec elle que j’avais passé mes meilleures vacances à 14 ans. Pour me changer les idées ? Et bah au moins ça avait très bien marché ! Mais laissons au passé, ce qu’il y avait au passé.

♦ Zelina ♦ « C’est moi qui a dit Häagendäaz ! »

Dis-je dans la plus belle innocence que j’avais, ma cousine était folle, mes cousins étaient complètement décalé pour la plupart, mon oncle Joey était le pire de la tribu. Ah tonton Joey, je l’aimais bien celui là, dans l’ambition de devenir acteur ! Courage vieux, t’y es presque ! Il était marrant avec nous, j’aimais bien passer du temps chez lui. Enfin jusqu’à ce que j’apprenne que mon meilleur ami était en fait son fils, ça faisait tout bizarre d’un coup, enfin Jeremiah c’était mon frère à moi de cœur, rien d’autre, et d’un coup je devais le redescendre au stade cousin ? Younana ! Rien à faire, Jeremiah était MON frère de cœur, mon compagnon de bac à sable, celui qui me supportait depuis que j’avais à peine 3 ans. Autant dire qu’il en avait eu beaucoup du courage depuis … 20 ANS ! Ah bah, oui, je comprends mieux parfois qu’il pète des câbles inexpliqués maintenant.

♦ Zelina ♦ « Avogadro est toujours d’accord pour nos soirées House et Häagen’, même s’il a pas le droit de nous le piquer. »

Ouh, ça allait plus, je me mettais à parler au lapin, fallait pas me voir le matin, je parlais aux poissons rouges de la cuisine. Ils en avaient strictement rien à foutre en fait, vu qu’ils continuaient à tourner en rond dans leur bocal, sauf quand je me décidais à les nourrir, où ils remontaient à la surface, et yata ! Ca se remettait à tourner, ils devaient finir par avoir le tournis à la fin de la journée, c’est pas possible ! Je les comprenais pas ces poissons. Et je continuais à essayer en fait.

♦ Zelina ♦ « Comme une journée de cours, Barcelone et sa belle cathédrale, et aussi 2 heures à nous expliquer que l’italien et l’espagnol c’est pas la même chose après ma superbe boulette d’avoir parlé italien en cours d’espagnol. Mais j’étais trop fière de moi… Elle était grammaticalement correcte en tout cas. »

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**K.L.C** Sometimes, crazy's alright!

Heureusement que c'était bien Zelina qui avait cité la marque dont il est interdit de prononcer le nom devant une pote au régime. En effet, le cas échéant, ç'aurait signifié soit que j'entendais des voix et que la bouffe me poursuivait même jusqu'à l'intérieur de mon propre cerveau afin de me jouer des tours, soit que quelqu'un avait pénétré dans l'appartement, drame ultime. En effet, j'étais si l'on peut dire une maniaque de la serrure et vérifiais scrupuleusement que les portes étaient bien verrouillées. A l'époque de la fac, j'avais même interrompu un rapport sexuel pour m'assurer qu'aucune personne à la recherche d'une bière ou souhaitant me piquer en douce mon super gel douche parfum crème brûlée ne viendrait nous surprendre à l'intérieur de mon studio. Pour information, cette aventure n'avait pas fait long feu, et il paraîtrait que mes facéties n'étaient pas étrangères à notre "rupture". Quoi qu'il en soit, l'approche à la Häagen-Dazs aurait été parfaite si l'on avait voulu me kidnapper. L'approche, seulement. En effet, j'étais légèrement parano sur les bords et je cachais des "armes" un peu partout dans nos 50 mètres carrés. J'avais même commencé à prendre des cours de tir il y a deux ans. Si mes parents l'apprenaient, ils me tueraient probablement en m'étouffant avec des tulipes. Flower Power quoi.

Je passai mes doigts sur le canapé pour vérifier qu'il était toujours aussi moelleux qu'hier puis piochai dans le bol à calories qui trônait sur la table basse pour en sortir un caramel mou. Ce bol, c'était le mal.. Mais à chaque fois qu'on prenait la résolution de s'en débarrasser, on finissait par craquer et il réapparaissait mystérieusement au bout de quelques jours.

Lina avait raison, Avogadro aimait beaucoup House. Il aimait beaucoup la télévision en général. il lui arrivait parfois de rester plusieurs minutes de suite les yeux rivés sur l'écran et on peut dire qu'il avait l'air de ne pas être insensible au charme de certains personnages! Sacré Avogadro. Je me rappelais encore du jour où je l'avais adopté, il y a trois ans. Le pauvre animal était sur le point de se faire jeter dans l'Hudson River avec ses trois frères et sœurs par un père qui voulait punir son gamin qui avait arrosé son orchidée avec du Decap Four. Après moult négociations, j'avais réussi à les récupérer. Le jour suivant, j'avais organisé une distribution de lapins au milieu de la cafet' et décidé de garder le plus canon, Avogadro bien évidemment. Depuis, c'est mon meilleur ami.

- De nous piquer House ou la glace? En tout cas Hugh Laurie c'est pas son type, il préfère Lola Bunny!

Ma cousine me raconta sa journée. Ah, la fac! Cette époque appartenait maintenant à mon passé et, même s'il m'arrivait d'éprouver quelques instants de nostalgie en repensant aux fêtes et à l'insouciance qui caractérisent ces années, j'étais bien contente d'être enfin entrée dans la vie active et de ne plus passer des heures et des heures dans une bibliothèque à trouver des moyens mnémotechniques bizarres afin de retenir le maximum de détails possibles, du style "La splanchnopleure se planque, c'est pour ça qu'elle est à l'intérieur". J'avais désormais l'impression d'être vraiment DANS la société, et non plus une citoyenne en préparation et c'était agréable de ne plus être en marge.

- Tsss ça les gênait pas nos amis espagnols quand on leur parlait en... ben en pas grand chose en fait! Puede givar me la birra por favor??

Je me mis à rigoler en pensant à notre horrible façon de nous exprimer à l'époque où nous étions parties en Espagne. Il n'empêche que je l'avais eu, ma bière! Par contre, il m'était arrivé de me retrouver dans des situations insolites faute d'avoir réussi à me faire comprendre. A l'époque, je ne parlais en effet pas un mot d'espagnol. Je ne me débrouillais franchement pas mieux depuis, ayant privilégié d'autres langues. Autant dire que sur le plan linguistique, notre voyage n'avait pas été très fructueux. En matière humaine par contre, c'était une autre histoire. Un gros délire continu sur plusieurs semaines. Attention, délire ne veut pas dire débauche complète, au contraire.. Je n'avais même pas "approché" un garçon de tout le voyage parce que, de une, je ne pensais pas encore à ça et, de deux, je savais qu'un tel comportement de ma part aurait mis ma cousine mal à l'aise. On était donc donc resté entre potes à la hoes over bros, et tant mieux d'ailleurs.

Sur ce, il était temps de passer aux choses sérieuses! Je me levai et commençai à chercher le DVD de House qui était, bien évidemment, classé à la lettre H du rayon séries de la DVDthèque. Et oui, j'étais maniaque et je l'assumais. Même nos médicaments étaient classés par usage dans l'armoire à pharmacie. Mais comme j'étais super sympa et que je faisais des spaghettis bolognaise de la mort qui tue, Lina me pardonnait.