Pour la grande majorité des newyorkais et des autres habitants du monde, dix-sept heure était l’horaire classique pour rentrer chez soi ou du moins quitter son lieu de travail. A cette heure-ci, les buildings étaient désertés à une vitesse folle. C’était d’ailleurs un passe-temps agréable que de regarder les rues de la grande ville du haut d’un de ses immeubles comme l’Empire State Building par exemple. Elevé à quelques dizaines de mètre de haut, les piétons ressemblaient davantage à des fourmis qui tous en chaine prenaient la direction du métro. Il y avait quelques choses d’amusant dans cette vision dont je ne me lassais pas, moi qui contrairement à eux commençai tout juste ma journée et j’aimais véritablement ça. Avoir un rythme de vie différent de la majorité des autres me plaisait. Je me complaisais dans mon métier et il n’y avait rien que je n’enviai aux autres. En temps normal, aux alentours des dix-huit heures, je me trouvais dans les loges d’une salle de concert avec les musiciens à discuter, à passer du bon temps tout en travaillant. Parce que oui c’était ça mon métier, rencontrer des musiciens, discuter avec leur, faire leur connaissances et leur trouver des salles dans lesquels il pourrait se représenter. Le meilleur moment de mon job c’était la fin des concerts, quand on terminait la soirée tous ensemble dans les loges ou dans un bar à fêter leur prestations avec quelques verres et un peu plus tard quelques lignes de coc’.

Mais ce soir, le programme était tout différent. Depuis une bonne quinzaine de jours, j’adaptai comme je le pouvais mon planning pour pouvoir passer quelques soirées avec Lacey, ma petite-amie. il y avait vraiment un truc particulier chez elle qui faisait que je n’avais jamais aucun regret quand je laissais un de mes sous-fifre gérait le relationnel avec les groupes. Après une petite réorganisation et quelques coups de fil, j'étais libre comme l'air sur les coups des 18H30.

Elle avait suggéré une soirée tranquille au bowling et je dois dire que l’idée m’enchantait vraiment surtout quand je la vis arriver dans sa jolie petite robe. Elle était vraiment à tomber ce soir et malgré son retard et sa respiration un peu essoufflée. J’étais ravie de la voir apparaître mais je ne laissai rien apparaître sur son visage. Jusqu’à ce qu’elle m’embrasse je lui adressai un visage pas très content, à la limite du gars vexé de poireauter aussi longtemps devant un bâtiment. Mais bon je ne pouvais pas résister bien longtemps à son regard bleuté qui me suppliait de ne pas en tenir compte. Je résistai quelques secondes avant de laisser apparaître enfin un sourire.

- un petit sms aurait été sympa. Je commençais à me faire du souci moi !

En même temps que je lui répondai, je glissai ma main sur sa joue pour finir par attraper son menton. Ma phrase terminée je tirai doucement son visage pour que nos lèvres se rencontrent à nouveau.

Quand nos visages furent à nouveaux séparés de quelques centimètres, je poursuivis.

- alors prête à te prendre une raclée au bowling ??